2023

$20.95

978-2-89766-406-0
15.99
978-2-89766-407-7

Des longueurs dans le crépuscule

Mathieu Simoneau

Troisième volet d’une même quête poétique, après Il fait un temps de bête bridée et Par la peau des couleuvres, Des longueurs dans le crépuscule poursuit le motif de l’animal traqué. Cette fois la cible : le Soleil. Astre insaisissable, à la fois espéré et redouté, il traîne dans son sillage la mémoire et le destin de la lumière. De l’ascension au déclin, le poète marche en ses traces, le poursuit jusque dans les derniers retranchements de l’hiver pour y discuter l’avenir buté des semences et l’étalement des ombres qui se font de plus en plus longues. Dans ce chassé-croisé du clair-obscur, c’est le début de quelque chose ou bien la fin, cela dépend du sens du regard.

 

celui qui s’incline
qu’il se relève
de son astre
et prenne le nom d’un lac

 

j’entends dans mes gènes
des brassages de fougères
des grincements d’os
glissent innocemment
dans les joints
qui scellent
nos atomes résignés

 

par capillarité
mes tissus
se soulèvent :
le temps n’est rien
c’est la lumière qui bouge

DANS LA PRESSE

Un besoin de chaleur, de protection, d’heureux moments de tranquillité soulève l’écriture de Simoneau dans sa quête d’un bonheur précaire. Recherche du soleil, de la lumière, à la fois intérieure et fluctuante, ce recueil met en place des lieux éphémères, des passages d’oiseaux et d’ombres, des lacs et des frôlements : « J’espère un épuisement du noir », dit-il très justement. 

Hugues Corriveau, Le Devoir (20 mai 2023)

« Je parle au soleil comme on parle à son chat. » J’ai essayé d’apprivoiser le soleil. Le soleil qui est un peu comme un bête bridée, (ou plutôt débridée) que j’essaie d’apprivoiser […] C’est comme la 3e phase de ma quête de lumière, c’est pour ça que je m’adresse à lui dans toute une section.

Mathieu Simoneau, dans une entrevue pour l’émission Julie lit au lit (23 avril 2020)

Le poète maîtrise une écriture aussi ciselée que luxuriante. Il fait partie de cette génération d’auteurs et d’autrices qui mettent le nez dehors pour prendre racine. Ses mots reniflent ainsi le péril environnemental dans un monde qui n’est plus « qu’une tôle froissée », où « les maisons cèdent » et « Tout se passe sans sourires ».

Mario Cloutier, La Presse

La prouesse de Mathieu Simoneau est de parvenir à cerner cette dualité, cet aller-retour permanent entre le rouge et le noir, entre la clarté et l’obscurité, la lumière et les ténèbres, dans cet échange avec l’astre, quotidiennement manifesté mais silencieux. Sa quête obsessionnelle naît d’un rêve où s’exerce déjà cette dualité (le « froid […] crépite ») et où le soleil, objet même du songe, est l’astre qui, par le jour et la chaleur qu’il charrie avec lui, réveille le poète prêt à poursuivre son rêve, éveillé : « une chaleur défriche / un à un mes muscles […] l’horizon se prépare / à une violence / sans pareille ».

-David Dielen, Les Haleurs

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